Oh, il est haut, il est doux, le Haut-Doubs !

52 km en trois jours au pays des prés verdoyants, pour mon premier trek féminin en presque solo !

Une idée me trotte dans la tête depuis que notre toutou SixA est entrée dans nos vies : partir avec elle en itinérance, chose que je n’ai jamais osé faire seule, alors que cela fait des années que je le fais avec mon chéri ou en groupe. Seule, ça veut dire que personne ne sera là pour prendre les décisions avec moi, je serai livrée à moi-même, mais avec un toutou pour me tenir compagnie et me rassurer côté sécurité, même si, très franchement, une gentille chienne comme elle, je ne suis pas sûre qu’elle sache montrer la moindre canine s’il le fallait… mais bon, c’est dans la tête, allez savoir pourquoi !

Quand j’ai parlé de cette envie à ma copine Valérie, elle s’est montrée tentée pour m’accompagner sur une journée, histoire de faire une belle rando, mais surtout pas une nuit sous tente. Qu’à cela ne tienne, nous laisserons sa voiture à 16 km du départ, ce qui aura un double avantage : pour elle de s’éclipser avant la nuit, et pour moi de laisser mon chargement dans sa voiture pour marcher avec un sac léger pendant quelques heures.


Premier jour, en route vers Goumois dans le Haut Doubs.

Nous partons de Soulce-Cernay, où nous laissons ma voiture le long du cimetière, ne trouvant pas de parking bien matérialisé. 

La montée vers Courtefontaine est douce et régulière.

A Montsassier Dessous, deux gros chiens viennent à notre rencontre en aboyant, nous décidons de les éviter en coupant dans les champs. Pas de photo : pas le temps ! Ouf, ils ne nous suivent pas. Nous retrouvons notre chemin plus bas grâce au vieux cimetière, qu’il faut longer par la droite. Nous nous accordons une petite pause pour nous remettre de nos émotions avec, pour le coup, un gentil toutou.

Nous arrivons au Doubs au niveau du moulin du Plain…

… et continuons à longer la rivière jusqu’à Goumois, où Valérie récupère sa voiture et me quitte, fourbue par cette bonne journée de marche. Je charge mon sac à dos et n’hésite pas longtemps sur la suite de mon itinéraire qui, à partir de là, n’est pas défini à l’avance, afin de pouvoir aller au gré de mes envies. Lors des préparatifs, je craignais que le chemin du bord de l’eau s’avère monotone, mais en fait, c’est tout le contraire. Charmée par la beauté des paysages de ces gorges, je décide de poursuivre le long du Doubs, j’en veux encore !

Mais après 19 km de marche, mon corps me dit qu’il est temps de s’arrêter. Je pose mes affaires 2 km au sud de Goumois, sur une petite parcelle de sous-bois suffisamment plate et moussue pour être confortable, assez haute pour ne pas risquer d’être gênée par une éventuelle montée des eaux.

Que donnerait ma tente à cet endroit ?

Pas mal du tout ! Parfait pour un repos bien mérité.


Deuxième jours, au bord du Doubs.

J’ai une belle vue sur le Doubs et l’exposition me permettra de profiter des rayons du soleil du matin. En été, l’endroit doit être fréquenté par les kayakistes, à en croire les installations toutes proches. Mais en avril, c’est très très calme, on ne croise que quelques pêcheurs au petit matin, et en tout et pour tout, un seul randonneur depuis notre départ. Comme le dit Valérie, le coin n’est pas paumé, il est SAUVAGE !

Les kilomètres que je parcours ce matin du deuxième jour me ravissent, c’est pour moi la plus belle section du parcours.

Avec une zone de bivouac de rêve, idéale pour un feu de camp, pourquoi pas avec les enfants ? Un chemin carrossable permet de s’en rapprocher en voiture, un peu plus loin.

Valérie se demandait à quoi ressemblent les fleurs d’ail des ours, en voilà tout un parterre.

Cette portion est magnifique, je flâne, je photographie, je profite, quoi ! Mais le temps passe et je n’ai pas donné de mes nouvelles depuis la veille, le portable ne passant pas dans la gorge. Je décide donc de remonter bientôt. Pas à Valoreille, qui me ferait revenir vers Goumois. Les chemins sont vraiment très bien indiqués, avec à chaque intersection, les noms des directions qu’il est possible de prendre, chapeau les baliseurs : la CCPM (Communauté de communes du Pays de Maiche), Le pays Horloger, les bénévoles et les associations qui assurent l’entretien !

La montée vers Charmauvillers conviendrait parfaitement, mais en randonnée, il y a parfois des imprévus. Ce chemin fermé même aux piétons m’oblige à rallonger mon parcours en restant dans la gorge plus longtemps que prévu.

Un mal pour un bien : je pensais avoir fait le tour des beautés du paysage, et voilà que le Doubs se met à serpenter paisiblement dans de vastes étendues verdoyantes. Une sérénité qui invite à prendre encore un peu son temps !

Le prochain chemin qui monte sera le mien, je bifurque en direction du Creux Cernot. La côte n’est pas très raide, mais éprouvante pour moi qui n’ai pas porté un sac aussi lourd depuis longtemps. Je suis trop chargée : la peur de manquer et le manque de temps consacré aux préparatifs m’ont fait prendre des doses surestimées de nourriture, j’aurais de quoi tenir non pas 3, mais 6 jours… Les paysages sont plus ouverts et toujours aussi verts, mais je peine.

A une intersection, je ne vérifie pas ma carte, et je me retrouve par erreur au refuge de la montée. Encore un mal pour un bien, cela me fait faire un petit détour, mais je trouve un robinet qui me permet de refaire mes réserves en eau. Une aubaine : mon camel était presque vide. Je retourne sur mes pas et trouve la source de mon erreur : une boite aux lettres jouxte le chemin qui était pourtant bien indiqué, je suis visiblement trop soucieuse de ne pas empiéter sur des territoires privés. Ici, on entre fréquemment sur des parcelles agricoles, et on passe régulièrement par des champs occupés par des vaches. Lors de ma première traversée, j’empoigne un bâton, on ne sait jamais, il pourrait m’être utile pour éloigner une bête trop curieuse. Mais dès la deuxième fois, j’abandonne cette précaution, les vaches sont paisibles, sans doute habituées à partager leur lieu de vie avec quelques randonneurs. A la sortie de Damprichard, je croise d’autres ruminants, rassurée cette fois d’être séparée d’eux pas un grillage !

La région nous offre aussi la chance de voir d’autres magnifiques animaux. Si vous êtes observateurs, vous verrez que cette photo n’est pas prise le même jour…

Comme je vous le disais, cette journée a été éprouvante, il est temps pour moi de m’arrêter, même s’il est relativement tôt (même pas 18h, mais je suis partie à 8h ce matin). Avant ou après Belfays ? La question de se pose pas, je ne peux pas aller plus loin. Par chance, mon chemin m’amène vers un sous-bois éclairci encore baigné de soleil. Les ronces jonchent le sol, mais je décide d’aller voir un peu plus haut, et bingo ! Un magnifique tapis de mousses et de petites fleurs s’offre à moi, ma tente passera entre deux arbres, c’est certain. Avant de la monter, je m’assure du calme environnant en restant une petite heure allongée sur la mousse, au soleil. J’en profite pour lire un ou deux chapitres du livre que j’ai amené, parce qu’il ne faudrait tout de même pas l’avoir porté pour rien ! Pendant ma lecture, deux quads passent, puis deux cavaliers, suivis de deux randonneurs ; que de monde ! Il est vrai que nous sommes proches d’une grande ville : Damprichard. Je n’aimerais pas être repérée, mais je suis en hauteur et en retrait du chemin, on ne me voit pas. Je dormirai sans encombre.


Troisième jour, retour vers le bas.

Je suis réveillée par un coup de langue sur ma bouche, mon chien adore la proximité que la nuit sous la tente lui permet d’avoir avec sa maitresse ! Il pleut, ça c’est moins drôle. Heureusement, j’ai du super équipement, une tente que l’on peut replier tout en restant à l’abri.

La pluie et les nuages se sont donc invités sur mon parcours (c’était l’indice qui permettait de dater la photo des chevaux franc-comtois)…

… m’obligeant à petit-déjeuner sous l’abri de la mairie de Belfays…

… mais me permettant tout de même d’apprécier le très beau chemin de la crête du bois sous Belfays, menant au lieu-dit La Californie.

Entre Fessevillers et Trévillers, je dois longer la départementale, mais seulement sur 1 km car, à Robelin, un chemin pour VTT me permet de m’éloigner de la route. J’y découvre une zone de bivouac avec feu de camp. Il est vrai que le panorama est plaisant, mais si proche d’une départementale, il ne ferait certainement pas mon affaire. A Trévillers, une épicerie et une fromagerie auraient pu me dépanner, si je n’avais été trop prévoyante. Je passe donc mon chemin, après avoir pique-niqué au milieu d’un carrefour, pas très bucolique, mais à l’abri de la pluie ! Cette dernière a d’ailleurs le bon goût de se calmer tout de suite après mon déjeuner ! Je sèche donc en marchant vers Montandon.

La randonnée sous la pluie, ce n’est pas très drôle, enfin ça dépend pour qui…

Toutefois, la pente douce que je suis depuis le matin rend l’effort tout à fait supportable. La descente s’accentue à partir du Saussis, joli petit hameau entouré de collines verdoyantes.

S’en suivent des sous-bois tapissés d’ail des ours, le paradis des tapenades !

Les dernières prairies que je longe me donneraient presque envie de prolonger cette belle aventure.

Mais le désir de retrouver mes chéris, la météo, l’heure peu tardive (15h) et, il faut bien l’avouer, la fatigue, ont vite fait de me faire opter pour le départ.

Une chose est sûre, je reviendrai sur ces terres à la fois sauvages et accueillantes, aux panoramas qui font parfois penser au grand Nord américain. Et je n’aurai plus peur de partir seule, ou du moins en duo. A la maison, d’ailleurs, quelque-chose me dit que je ne suis pas la seule à être comblée par cette belle aventure…


Écrit par Sophie le 25/04/2022


Infos utiles

Site internet de l’Office du Tourisme du Pays Horloger pour des idées de balades avec une sélection de randonnée visible ICI.

Site internet de la CCPM avec des informations sur le balisage et les sentiers.

Dépliant des sentiers à télécharger;


En espérant que ces quelques lignes vous aurons plu. Ne pas hésiter à Commenter et à Partager

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5 commentaires sur “Oh, il est haut, il est doux, le Haut-Doubs !

  1. Bravo Sophie pour cette belle expérience! Fidèle à toi-même, tu vas au bout de tes idées et de tes projets. Moi, à la fin de la journée, j’étais crevée!! Je tiens quand même à dire que je voulais bien dormir sous la tente, j’avais même pas peur! (mais y’ avait plus de place, à cause de Cixa!!!). Une prochaine fois…

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  2. Bravo ma Sosso, ton esprit aventurier a résisté aux années qui défilent, chapeau ! Et merci pour le partage, un vrai bonheur de te lire !

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