Dans l’c*l Lulu

Oui je sais le titre est un peu grossier pour parler de voiture et de voyage. Mais c’est pourtant bien ce qui nous est arrivé sur le chemin du retour durant les vacances de février.

Dans un précédent récit (Aude à la joie !) nous vous racontions que le retour des vacances de février était un peu plus chaotique qu’à l’accoutumée.

En roulant sur l’A7 entre Cavaillon et Orange, un véhicule est venu nous percuter par l’arrière. Gros choc, belle poussée en avant, petit coup du lapin pour les passagers. Nous étions à 110km/h sur la voie de droite. Il est 17h20 en ce samedi 19 février 2022. Arno étant un véhicule plutôt lourd, il ne vacille pas sur la route et nous nous garons calmement sur le bas-côté.

S’en suit une heure et demi d’attente entre le premier appel au secours et l’arrivée d’un dépanneur. Premier appel au 18, qui nous renvoie vers la police, nouvel appel au 17 qui nous renvoie vers le 3601, numéro d’urgence de Vinci Autoroute, seul interlocuteur pour engager les patrouilleurs en protection de notre accident. Notre van est certes sur la bande d’arrêt d’urgence, les passagers sur le talus protégés derrière la glissière, mais le véhicule nous ayant percuté reste à moitié sur la voie de droite et notre porte-vélo est allé se promener vers le terre-plein central.

Il n’y a d’urgence vitale dans aucune des deux voitures. Le conducteur fautif, un jeune médecin qui rentre d’une garde à l’hôpital beaucoup trop longue pour être humainement supportable, s’est assoupi, le pied sur la pédale d’accélérateur. Si notre Arno n’a que l’arrière légèrement embouti, le second véhicule finira son chemin sur le plateau d’une dépanneuse.

Une fois la police et les dépanneurs sur place, nous procédons aux habituelles vérifications d’usage. Pièce d’identité, permis de conduire, test d’alcoolémie. L’officier nous aide à finaliser le constat pour ne pas cocher les mauvaises cases et mettre en difficulté le travail de l’assurance et des experts futurs.

Oui, je sais le dessin explicatif de notre accident est très simpliste, mais bon, à presque 18h30 un samedi soir… qui plus est au bord de l’A7… il ne faut pas s’attendre à plus.

Petit point de détail qui a son importance dans l’organisation de la mise en protection du véhicule et de ses passagers : la position du rangement du triangle de signalisation ! Comme beaucoup (je pense), je range le triangle dans le coffre entre le tiroir coulissant et l’habillage de l’habitacle. Il est toujours au même endroit et facilement accessible. Il suffit d’ouvrir le coffre, de tirer un peu le tiroir et de prendre l’équipement qui intègre aussi dans le kit de balisage deux gilets fluo. Et c’est là que les problèmes débutent, comment ouvrir le coffre quand le hayon est embouti et que la poignée est inopérante ? A l’avenir, je vais mettre cela à un autre endroit, je pense valoriser un peu plus l’espace disponible sous le siège passager avec une petite trappe ou un petit tiroir.

Revenons à notre accident et notre attente au bord de la route. Après une rapide vérification de notre dépanneur, Arno semble pouvoir rouler, lentement, mais sûrement. Pas de prise en charge ni de camion plateau. Les vacances ne sont pas complétement finies. Le mécanicien du service dépannage nous recommande de ne pas dépasser les 100 km/h. Avec une partie du parechoc arrière décrochée, je vais suivre son conseil. Après une séance ubuesque pour démonter le porte vélo et le ranger tant bien que mal dans le van, nous reprenons la route pour une nuit fraiche au bord de l’étang salé de Courthézon.

Un bel endroit où nous avions déjà fait escale lors d’une virée en Camargue au printemps 2021. Vous pouvez retrouver le récit de cette belle aventure par ICI.

Dans le stress de l’accident, des papiers et des démarches auprès de notre assureur, je ne pense pas à faire des photos. Le cadre est pourtant magnifique. Nous en profitons pour faire un petit feu et partager cette dernière nuitée avec nos amis qui font la route avec nous. Nous avons beau être dans le sud de la France, le calendrier n’indique que 19 février et les températures restent bien fraiches. Le van, embouti sur une partie du coffre, n’est plus aussi étanche qu’à l’habitude. En se penchant un peu depuis nos oreillers, nous voyons l’extérieur.

Durant notre longue attente derrière la glissière, nous avons eu l’occasion de prévenir l’assurance pour ouvrir un dossier de sinistre et engager les premières démarches. La téléopératrice nous demande si un hébergement ou un rapatriement est nécessaire. Rien de tout cela. Arno étant roulant, nous irons jusqu’à la maison avec et verrons sur place.

Le lundi suivant était synonyme de retour au travail pour Sophie et moi, il faut bien prendre le temps de lancer les démarches et engager le passage d’un expert. Après un nouvel appel, l’assurance nous laisse le choix du carrossier où déposer Arno. Là, petit doute, deux choix s’offrent à nous : notre petit garage Garage Philippe de la vallée de Thann qui suit mécaniquement Arno depuis deux ans, loin de chez nous ; ou TM Carrosserie à côté d’Héricourt, à qui nous avions déjà confié des véhicules par le passé, à deux pas chez nous. Appel rapide au Garage Philippe : l’agenda Carrosserie est complet et pour longtemps. Échange tout aussi rapide avec TM Carrosserie : ils ont de la place, sont affiliés à notre assureur et ont un passage d’expert dans la semaine.

Le véhicule sera déposé le mardi soir. Tour du propriétaire avec le chef d’atelier. Étant un peu magnaco-dépressif (en tout cas à propos du van) j’ai apporté notre classeur d’entretien. Lieu où je garde les archives du véhicule acheté en Allemagne, les factures des équipements annexes, les douloureuses d’entretien et les certificats de contrôle technique. Je connais la valeur de cœur de ces engins en ce moment ainsi la cote argus de cette vielle dame de 2002. Une seule hantise pour moi à ce moment là : que l’expert estime le véhicule économiquement irréparable. Arno avait eu en moins de 6 mois plusieurs grosses interventions, dont une courroie de distribution, des contacteurs Neumann et des cardans de direction…

Autant mettre toutes les chances de notre côté. Rien ne nous fendrait plus le cœur que de perdre Arno sur un accident pour lequel nous ne sommes pour rien. Je précise aussi au carrossier que, si le besoin se faisait sentir, j’acceptais l’utilisation de pièces d’occasion en remplacement des éléments HS.

Le verdict de l’expert ne tarde pas à arriver : « réparation à neuf ». L’expert connait lui aussi la valeur du moment de ce genre d’engin. L’état général aidant, il propose un remplacement par du neuf des pièces endommagées, le débosselage et la peinture de ce qui est nécessaire. Pour ce qui est des équipements annexes, nous apprenons que le porte-vélo sera également pris en charge tout comme l’attelage.

Attention : sur ces deux derniers points, porte-vélo et attelage ne sont pas considérés comme des éléments de carrosserie, mais (concernant notre contrat) des accessoires. Le remboursement des accessoires dépend souvent d’un forfait déterminé à l’avance autour de 300 ou 400 euros sur les contrats de base.

Les frais de réparation seront estimés à 5751 euros par l’expert. C’est sur ce montant que le carrossier va se baser pour la recherche des pièces et les actions de carrosserie. Le tout entièrement pris en compte par l’assurance, sans rien à débourser.

Le garagiste me confirmera plus tard, que même si ce n’est pas uniquement cela, le carnet d’entretien propre et à jour, plus un véritable suivi mécanique, ont aidé l’expert dans ses décisions.

Nous aurons, par la suite, une confirmation de l’assurance pour la prise en charge des équipements dits « accessoires » pour lesquels il faudra faire une avance de frais et avoir un remboursement par la suite. Il faut, pour cela, tout de même prouver de l’achat du porte-vélo… et là : dilemme. Il était déjà sur le véhicule au moment de l’acquisition, en version 2 vélos et nous n’avons de preuve d’achat que les rails et les bras supplémentaires pour le transformer en 4 vélos. Nous écrirons cela dans un mail à l’assurance avec copie de facture.

Dans le même temps, la Poste nous apporte un courrier qui fait du bien. Après analyse des éléments et du constat, nous ne sommes pas responsables. Il aurait été gonflé que ce soit l’inverse puisque nous nous sommes fait percutés par l’arrière, mais on ne sait jamais.

Dans ma tête, l’ensemble de la partie administrative allait être difficile à affronter, je me voyais déjà attendre longtemps les papiers, les autorisations. Pour le coup, tout a été très vite. Autorisation de travaux, prise en charge… Le plus long aura été d’attendre les pièces. Avec l’avis de l’expert, le carrossier s’est mis en quête de pièces neuves, prêtes à repeindre. C’est là que le bas blesse. Avec nos engins qui ont presque vingt ans, les pièces d’origine ou neuves en carrosserie sont rares. Et lui n’aura pas trouvé chaussure à son pied. Il aura fallu du temps pour s’orienter vers des pièces d’occasion, et même là, les belles pièces sont rares. La communauté des T4istes sur le net a régulièrement des pièces en vente, mais le carrossier ne semble pas sur ces réseaux-là.

Le véhicule est resté un long moment sur le banc de redressage en attente d’un hayon et d’un parechoc. C’est du marché de l’occasion que viendra notre salut. Nous aurons maintenant un hayon et un habillage intérieur de hayon provenant sans doute d’un Caravelle. Le parechoc, lui, est sans doute une pièce d’un véhicule utilitaire, car il possède une impression relief sur la partie plate. Forme que l’on ne retrouve pas habituellement sur les Multivans.

Nous retrouverons notre bel Arno courant mai à la maison. L’ensemble du chantier de réparation aura duré près de trois mois et demi. Un peu long pour des amoureux du voyage comme nous, mais rien au vu des travaux et du plaisir d’avoir un engin presque tout neuf.

Dans la foulée, et sur conseil de notre carrossier, j’entame les commandes de remplacement. Un porte-vélo tout neuf pour Arno. Ne voulant pas trop abuser, je me dis qu’il est possible de n’acheter que le kit 2 vélos puis d’y greffer les rails et bras de maintien de l’ancien porte-vélo.

Le choc a bien abimé l’armature mais pas les rails de support vélo. Je pars dans cette optique et commande cela.

Il ne faudra pas longtemps pour avoir un retour de l’assurance avec un virement des montants d’achat. C’est vraiment une bonne nouvelle. Même si je me rends compte que les deux bras de maintien des vélos que je voulais réutiliser ne sont pas exploitables et que je dois à nouveau commander. Je ne vais pas faire passer ce nouvel achat sous l’assurance.

Puisque Arno était chez le carrossier, que de la peinture se préparait, j’ai demandé à faire deux retouches supplémentaires (à mes frais). Comme sur beaucoup d’autres T4 du même âge, le passage de roue avant côté passager commence à se bosseler. De la rouille s’installe doucement à cet endroit. Agissons avant de devoir changer l’aile complète. Idem sur la jonction entre les deux derniers panneaux sur le côté arrière conducteur. Le joint de carrosserie a pris l’eau. Des boursoufflures se font sentir.


Avec cette petite retouche cosmétique, notre Arno est beau comme un camion tout neuf. Sur cet élan positif, j’en profite également pour changer la glacière à compression. C’était un vieux modèle de chez Fridgerite, le Fr35 (35 pour 35l litres) que nous avions déjà acheté d’occasion il y a cinq ans.

La nouvelle glacière est une VEVOR, elle fait toujours 35 litres, elle est légèrement plus longue et demande une petite modification du meuble d’accueil.

J’en profite également pour ajouter une moustiquaire sur la porte latérale. Une installation sur laquelle nous lorgnions depuis plusieurs mois. Nous avions déjà eu des déconvenues sur des spot-night riches en bestioles volantes, avec la frustration de ne pas pouvoir ouvrir pour aérer le van durant la nuit. Avec pour projet potentiel d’aller au Portugal cet été, il n’était pas envisageable de garder les portes closes durant la nuit.

Le kit CARBEST vendu par le site marchand H2R coute un peu moins de 150 euros. La pose est vraiment simple avec un jeu de velcros autocollants et des rivets à positionner soi même. Attention : il y a besoin de percer dans l’habillage pour poser un des côtés des rivets.


Bilan des courses

Il n’est jamais agréable d’avoir un accident mais il est bon d’en tirer les leçons ;

Nous sommes relativement déçus de la mise en route des secours ou de l’assistance des patrouilleurs. Il aura fallu 1h30 pour avoir l’assistance d’un dépanneur et la présence de la police.

Nous avons apprécié la gentillesse du dépanneur qui a tout de même pris le temps de nous aider à démonter le porte-vélo pour le « ranger » dans le van pour la suite de la route.

Nous sommes vraiment heureux de la façon dont le dossier a été pris en charge par notre assurance et le travail de l’expert qui allait (pour le coup) vraiment dans notre sens.

Nous sommes vraiment contents du travail du garage et de ses équipes, même si le timing n’était pas en notre faveur et que les pièces d’occasion se font rares.


Infos utiles

Lien vers Stock Casse 70 à Brevillier regroupant TM Carrosserie et un atelier de mécanique ICI

Le cabinet d’expertise ayant visité le véhicule est ATMOS FCEA à 8 rue Armand Bloch à Montbéliard (25200).

Lien vers la page FIAMMA CARRY BIKE T4 de chez H2R Équipements.

Lien vers la page de la moustiquaire CARBEST de chez H2R Équipements.

Lien vers le site VEVOR commercialisant la glacière à compression 1.23 Cuft.


Écrit par Lilian le 16/06/2022


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Un commentaire sur “Dans l’c*l Lulu

  1. Bonjour,
    Pour information, même si vous n’êtes pas en tord pour l’accident, votre assureur a coché une petite croix sur sa liste… et arrivé à 3 croix en général, même sans être responsable, vous pouvez être résilié.. et après c’est la galère pour retrouver une assurance…
    Expérience vécue:
    1 – Un bris de fenetre non responsable, délit de fuite, réparation payé par l’assureur
    2 – l’année suivante un impact pare-brise réparé par CarGlass pour le controle technique et payé par l’assureur,
    3 – l’année suivante, choc important sur carrosserie à cause d’un demi-poteau en fonte, responsable à 100%, remboursement du véhicule par l’assureur
    Résultat : radié……
    D’autres copains ou collègues ont vécu ce genre d’histoire
    Merci pour vos partages et bonne route !

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